Dans le cadre du salon Equip'Baie qui vient de fermer ses portes, Cekal, l'organisme certificateur des vitrages en France, et l'industriel Pilkington, ont fait le point sur les performances des produits verriers face aux exigences de la RT 2005.
Placée sur le thème des ''Nouvelles architectures vitrées conçues dans le respect de la RT 2005'', cette conférence a permis de rappeler les grandes évolutions du vitrage, qui doit plus que jamais isoler thermiquement mais aussi contrôler le rayonnement solaire en fonction des saisons. Pour reconnaître les qualités d'un vitrage, quatre facteurs sont désormais déterminants : le facteur solaire, la transmission lumineuse, la transmission thermique ou valeur U et la réflexion lumineuse*. En outre, le vitrage peut préserver du bruit, procurer une sécurité relative, tout en continuant à assurer l'apport de lumière naturelle et une vision de qualité. Dans certains cas, il peut être aussi autonettoyant. En d'autres termes, il est devenu plus intelligent et multifonctions, notamment pour favoriser les économies d'énergie et le confort aussi bien l'été (en limitant les effets du rayonnement solaire) que l'hiver (en limitant les fuites de calories vers l'extérieur, tout en supprimant la désagréable notion de paroi froide).
Le vitrage a longtemps été le point faible de la baie, a souligné Philippe Grell, directeur marketing et technique de la société PILKINGTON France, lors de son intervention. Jusque dans les années 80, ses performances d'isolation thermiques et acoustiques étaient médiocres ! Puis, le produit est devenu plus technique, faisant varier ses performances selon la composition. Les déperditions thermiques ont été réduites de moitié, passant de 5,7 W/m2.K avec un vitrage traditionnel de 4 mm, à 2,9 W/m2.K pour un double vitrage 4-12-4 avec espace d'air. Pour mémoire, notons qu'avec un vitrage simple de 4 mm, il faut produire 5,7 W de chaleur par m2 pour compenser une différence de température de 1°C entre l'intérieur et l'extérieur !
Aujourd'hui, les produits les plus performants sont incontestablement les Vitrages à Isolation Renforcée (VIR). Ils permettent d'atteindre un coefficient Ug de 1,1 W/m2.K ! Pour cela, les verriers ont augmenté la lame d'air dans des limites compatibles avec les feuillures des profilés en PVC, bois ou aluminium. Ils ont utilisé un verre à couche peu émissive en superposant de fines couches transparentes de métaux et d'oxydes métalliques, avec ou sans fonction de contrôle solaire. L'air enfermé hermétiquement dans le double vitrage a été remplacé par un gaz plus isolant, de type Argon. Le dépôt de couches spécifiques permet d'abaisser l'émissivité de la surface du verre, a expliqué Philippe Grell. Il s'oppose également au transfert de la chaleur dans les infra-rouges lointains par rayonnement.Dans ce contexte, l'arrivée de vitrages à intercalaires isolants ''Warm Edge'' devrait réduire les condensations et les contraintes thermiques sur le pourtour du vitrage. Le matériau verrier équipé d'un intercalaire isolant autorise un meilleur équilibrage des températures sur l'ensemble de sa surface et permet d'améliorer sensiblement le U fenêtre (Uf),a commenté le Directeur.
Avec la technologie et les moyens de production industriels actuels, le seul moyen d'améliorer le coefficient de transmission thermique actuel consiste à utiliser les triples vitrages. Dans un avenir proche, ces vitrages vont permettre d'obtenir des coefficients U de l'ordre de 0,5 W/m2.K, aussi performants qu'un mur isolé, avec en plus le bénéfice de la lumière naturelle ! Toutefois pour recevoir ce type de vitrage, les feuillures doivent être étudiées spécifiquement, afin d'absorber l'épaisseur de l'ordre de 32 à 44 mm et le poids supplémentaire.
Dans un avenir plus lointain, ce seront les vitrages ''actifs'' qui constitueront la référence sur le marché. Grâce à une commande électrique, le verre pourra passer instantanément de l'état transparent à l'état translucide. Toujours à l'aide d'une commande électrique, le vitrage de contrôle solaire verra sa coloration changer selon la transmission lumineuse et le facteur solaire. Enfin, on trouvera des produits qui s'adaptent à la température ou à la luminosité ambiante.
Delà, pourquoi pas utiliser le vide ? Effectivement, un vide d'air entre les deux vitrages permet une absence de convection et de conduction. Mais mécaniquement, les deux verres ont du mal à résister à la pression atmosphérique de part et d'autre. Ils peuvent au mieux se toucher au centre, au pire se briser. Il faut alors placer des écarteurs, qui sont eux-mêmes des conducteurs de chaleur. Cette technique est à l'étude,a dévoilé Philippe Grell. Mais elle n'a pas encore d'application industrielle.
*Le facteur solaire (g) équivaut à la quantité d'énergie solaire que laisse passer le vitrage et qui pénètre dans le bâtiment.
*La transmission lumineuse (TL), c'est la quantité de lumière qui passe à travers le vitrage.
*La valeur U correspond au coefficient de transmission thermique d'un matériau.
*La réflexion lumineuse (RL) donne l'aspect extérieur de la façade ou la fenêtre. Plus ce coefficient est important plus l'aspect du vitrage sera réfléchissant.
> www.cekal.com, www.pilkington.com
Je dois bientôt construire et le choix du type de vitrage m'apparaît difficile.
En effet, j'ai pu voir qu'il existait des vitrage à isolation renforcée qui assuraient une très bonne isolation contre les déperditions de chaleur en hiver et qui protégeaient de la chaleur l'été.
Ces vitrages VIR me semblent bien, mais cependant, lorsque l'hiver il y a du soleil, n'empêchent ils pas la récupération de la chaleur du soleil par les bais vitrées, augmentant ainsi les dépenses de chauffage. ?
Rédigé par : jessica | 18 août 2011 à 12:30