Certains conservateurs allemands semblent vouloir relancer la polémique sur le nucléaire dans leur pays, et le ministre chargé de l’économie, Michael Glos (CSU), fervent partisan de cette source d’énergie, expose de nouveaux arguments dans une étude rendue publique le 22 août.
Le ministère a chargé deux instituts d’étudier l’effet de la hausse du prix du pétrole sur les marchés de l’énergie, avec l’hypothèse d’un baril de brut qui, en 2030, atteindrait 102 dollars à prix courant (il évoluait le 22 août autour de 73 dollars). Selon Michael Glos, le résultat est «particulièrement intéressant» concernant les centrales. Il va devenir moins avantageux de recourir au gaz, dont les tarifs sont corrélés à ceux du pétrole, mais l’appréciation de l’or noir restera néanmoins insuffisante pour rendre la plupart des énergies renouvelables réellement compétitives.
La part du charbon dans la production électrique pourrait ainsi passer à 61%, contre 47% l’an dernier. «Cela signifie davantage d’émissions de CO2, souligne le ministre qui y voit «une raison supplémentaire de repenser à la sortie du nucléaire». La polémique est récurrente en Allemagne où il est prévu d’arrêter la dernière des 17 centrales vers 2020. «L’Allemagne va se retrouver dans une impasse en matière de politique énergétique, si on n’envisage pas enfin sérieusement de prolonger la durée d’utilisation des centrales existantes», avait prévenu le 21 août la vice-présidente du groupe parlementaire conservateur au Bundestag, Katherina Reiche (CDU). «Sans durée d’utilisation plus longue, nous aurons le choix entre construire des nouvelles centrales fonctionnant avec des énergies fossiles, ce qui va à l’encontre des objectifs de protection de l’environnement, ou importer de l’étranger de l’électricité d’origine nucléaire», avait-elle ajouté.
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