vA long terme, l’hydrogène remplacera vraisemblablement les carburants que nous connaissons actuellement, avec l’avantage, par rapport au pétrole, de pouvoir être produit en quantité illimitée et de n’émettre que de la vapeur d’eau lors de la combustion.
Néanmoins, alors que de plus en plus de constructeurs travaillent sur ce nouveau 'carburant', notamment des américains et des allemands, jusqu’à présent, les pronostics les plus optimistes avançaient 2010 pour voir arriver les premiers véhicules à hydrogène sur le marché. Aujourd’hui, il nous faut revoir ce calendrier suite à l’annonce faite par BMW de lancer, en très petite série, un véhicule hydrogène en avril 2007, avec une diffusion dans les villes disposant d’une station d’hydrogène (Berlin, Munich, Tokyo, Los Angeles…).
Mise au point dans le cadre du programme BMW CleanEnergy, cette première voiture à hydrogène bénéficie en outre d’un choix technologique étonnant en conservant un moteur à combustion 'classique', à l’inverse de toutes les recherches actuelles qui visent à combiner hydrogène et pile à combustible. BMW argumente sa décision par la volonté de vouloir préserver le degré élevé de mobilité individuelle auquel nous sommes habitués. Il est vrai que face à un réseau de distribution d’hydrogène très confidentiel, avec moins d’une dizaine de stations, l’adoption d’un unique moteur passant automatiquement de l’hydrogène à l’essence, et réciproquement, est un gage de tranquillité et d’autonomie pour le conducteur. Par ailleurs, cette solution limite l’aspect novateur de l’hydrogène et se veut transitoire pour un passage en douceur des carburants traditionnels vers des énergies propres.
Pour l’heure, le constructeur allemand a choisi son haut de gamme, la série 7, pour une transition progressive vers l’hydrogène. L’Hydrogen 7 sera donc commercialisée avec le moteur BMW V12, adapté à ce que l’on peut considérer comme une bicarburation. Dans l’opération, si la puissance délivrée passe de 445 ch à 260 ch, la voiture conserve des performances correspondantes à sa catégorie avec une vitesse maxi de 230 km/h et une accélération de 0 à 100 km/h en 9,5 s. Notons que ces performances sont obtenues quel que soit le carburant qui alimente le moteur, montrant la qualité de l’intégration de l’hydrogène.
Ces Hydrogen 7 seront diffusées uniquement en leasing, avec un contrat d’entretien, soit le mode d’acquisition majoritaire pour ce type de véhicules très haut de gamme. Côté tarif, le coût devrait être équivalent à celui de la BMW 760 Li, tandis que les 2 réservoirs offriront à la voiture environ 650 kilomètres d’autonomie, dont 200 avec l’hydrogène sous forme liquide.
L’hydrogène, surtout produit à partir de gaz naturel, devrait être progressivement obtenu à partir d’électricité, avec une électrolyse qui permet de séparer les composants de l’eau : l’hydrogène et l’oxygène. Demain, une électricité d’origine renouvelable rendra ainsi possible la production d’un combustible sans émission autre que de la vapeur d'eau.
Notons, que le concept de station service, tel que nous le connaissons, devrait également évoluer, puisque la distribution d’hydrogène tend vers une automatisation totale, à l’image de la pompe installée à l’aéroport de Munich. Sur place, un robot trouve le bouchon du réservoir, l’ouvre, y applique le tuyau de remplissage de façon hermétique et fait le plein de la BMW Hydrogen 7 en quelque trois minutes, avant de refermer le tout et d’enregistrer le paiement, sans que le conducteur ait à descendre de son véhicule.
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