La compagnie londonienne TidalStream met au point un nouveau type d'hydrolienne (une turbine sous-marine qui produit de l'électricité à l'aide des courants marins) dont la particularité est de fonctionner en eaux profondes.
L'énergie des courants marins est l'un des secteurs les plus prometteurs en termes de R&D au Royaume-Uni, cependant la plupart des prototypes qui voient le jour sont des appareils opérant en eaux peu profondes. Or 90% des ressources des courants marins sont situées dans des eaux d'au moins 40 m de profondeur. En particulier, le site de Pentland Firth entre le Nord de l'Ecosse et les Orkney Islands (îles Orcades) dont la vitesse du courant marin est de 1,5-2,2 m/s, la plus rapide du Royaume-Uni, à une profondeur est de 60 m.
Dans des conditions aussi extrêmes, il est difficile, voir impossible, d'installer et d'entretenir des convertisseurs d'énergie à l'aide de plongeurs ou de sous marins. Ainsi TidalStream a mis au point un appareil, le Semi-Submersible Turbine (SST), qui consiste en des turbines montées sur une bouée colonne (bouée tubulaire semi submersible placée verticalement dans la mer), amarrée par ancrage au fond de la mer grâce à un bras pivotant (voir figure). Ce bras pivotant sert lors de l'installation et de la maintenance des turbines. La maintenance s'effectue donc en surface, supprimant la nécessité de travaux sous-marins coûteux et dangereux.
Le prototype mis au point pour un SST opérant à Pentland Firth est un appareil composé de 4 turbines de 20 m de diamètre pour une puissance maximale totale de 4 MW. La comparaison de ce système avec une éolienne offshore est la suivante :
l'éolienne doit posséder un diamètre de 100 m avec une vitesse du vent de 10 m/s pour avoir une puissance équivalente. De plus la base de l'éolienne, située à 25 m en dessous du niveau de la mer, est plus grande de 25% que celle du SST.
TidalStream estime donc que son système sera compétitif avec les éoliennes offshore et onshore. Le coût de l'électricité produite par le SST pourrait atteindre 0,03 livres/kWh (environ 0,044 euros/kWh).
Le système a été validé par des essais qui ont eu lieu dans la Tamise. Le Dr John Armstrong, responsable du design du SST, pense que le système sera opérationnel en 2010.
Source : Enerzine
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