L'opérateur mobile cherche des alternatives à l'installation coûteuse des câbles EDF pour alimenter ses antennes-relais. Solution retenue: une antenne combinant énergie solaire et éolienne. Un système qui fonctionne après douze mois de tests.
Bouygues Telecom a fait la démonstration en situation réelle mercredi 5 septembre d'une antenne-relais de téléphonie mobile alimentée en énergies solaire et éolienne. Une première en Europe affirme l'opérateur.
L'objectif est de pouvoir équiper «les zones rurales isolées, difficiles et coûteuses à raccorder au réseau électrique», explique à ZDNet.fr Stéphane Gaillet, directeur régional réseau Sud-Ouest de Bouygues Télécom. Une problématique que l'opérateur rencontre sur un peu moins de 5% de son réseau.
Installée depuis novembre 2004, cette antenne était jusqu'à présent dans une phase de test. «Nous avons passé en revue les différentes saisons de l'année. Après différents réglages, l'installation fonctionne désormais de manière autonome et fiable», poursuit le responsable.
Implantée à Lagardelle-sur-Lèze, petite ville au sud de Toulouse, l'antenne mesure une trentaine de mètres de haut et supporte neuf micro-éoliennes de 90 cm de diamètre. À son pied, a été installé un champ de panneaux solaires de la superficie d'un terrain de tennis (76 m2).
Les panneaux solaires fournissent l'essentiel de l'énergie, soit 65% des 1.300 watts/heure nécessaires au fonctionnement de l'installation. Une énergie stockée dans une armoire de batterie afin d'être fournir en continu. Le maître-d'œuvre de ce prototype est la société toulousaine Exprimm.
Les économies ne sont pas encore au rendez-vous
L'objectif de Bouygues Telecom est de réaliser des économies sur l'installation des câbles EDF. «Une antenne coûte en moyenne 150.000 euros. Lorsqu'il faut tirer des câbles dans certains endroits isolés la facture peu grimper jusqu'à 200.000 euros», indique Stéphane Gaillet.
Reste que cette expérimentation se révèle plus coûteuse encore: 300.000 euros. Mais ce prix devrait baisser lorsque le marché des panneaux solaires se développera, assure-t-on chez l'opérateur. «Il s'agit juste d'une expérimentation. Aucune plan n'est prévu pour un déploiement de large ampleur», tient à préciser Stéphane Gaillet.
Depuis octobre 2004, Bouygues Telecom teste également à Thil (Haute-Garonne) une autre technologie alternative: l'antenne-relais est alimentée cette fois par une pile à combustible, qui crée de l'énergie à partir d'hydrogène stocké sur place et de l'oxygène contenu dans l'air.
Source : ZDNet France